Ce matin, nous partons de bonne heure et de bonne humeur, direction Old Town !

Notre première visite de la journée est supposée être celle du château d'Edinburgh, où nous comptons passer une bonne partie de la journée... Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Nous passons près d'une demi-heure à attendre patiemment parmi la foule que les grilles s'ouvrent, entre des flots de touristes auxquels nous n'étions plus habitués après deux semaines de road-trip en solitaire... Une fois le site ouvert, nous nous retrouvons alors parqués comme des moutons dans la cour extérieure, séparés en deux files à grands renforts d'ordres et de gestes impérieux...

Nous nous concertons d'un regard, et ni une ni deux... Nous repartons illico en ville !

Nous nous passerons du château d'Edinburgh. L'atmosphère était trop oppressante.

Nous commençons par faire le tour de Grassmarket, la place médiévale de la ville, en passant par Victoria Street, qui plonge d'un étage.

Grassmarket fut aussi le lieu des exécutions publiques. C'est ici, à l'emplacement de ce petit monument commémoratif dressé en 1937, que se trouvait l'échafaud où l'on pendait les Covenantaires ainsi que les personnes accusées de vol et de sorcellerie.

L'un des fils de Rob Roy fut pendu là ; et l'on peut voir dans le voisinage l'endroit où se trouvait la maison du Major Weir, qui inspira à Stevenson "Docteur Jekyll et Mister Hyde". Ce major était réputé être un sorcier, et fut finalement brûlé vif entre Edinburgh et Leith, en 1670. Sa maison fut rachetée, sans que les propriétaires restent longtemps à chaque fois : certains eurent la visite d'un veau sur leur lit en pleine nuit, d'autres ne pouvaient descendre les escaliers car un souffle les projetait à l'étage à chaque tentative. Finalement, la maison fut décrétée hantée et démolie en 1830.

Une autre anecdote est liée à Grassmarket : celle de la pendaison de Maggie Dickson. En 1724, cette poissonnière fut pendue pour avoir assassiné son bébé âgé de quelques jours. La pendaison se déroula normalement, mais lorsqu'on ramena le corps de Maggie Dickson sur une carriole, elle reprit ses esprits ! Résurrection ou mauvaise pendaison, toujours est-il qu'il fut décidé qu'elle avait purgé sa peine et que l'on ne pouvait la condamner deux fois pour le même crime... Un pub porte son nom sur Grassmarket.

Trêve d'histoires de fantômes !

Comme nous avons gagné beaucoup de temps en annulant la visite du château, nous flânons dans les rues et visitons les musées que nous rencontrons en remontant le Royal Mile, de Holyrood House en direction du château.

Tout d'abord, le Museum of Edinburgh, en face de Canongate Kirk. Gratuit, et plein de pièces intéressantes sur l'histoire de la ville ! Quelques photos...

L'un des exemplaires de la charte des Covenantaires (XVIIème siècle), et les canalisations en troncs d'arbres de Old Town.

L'un des exemplaires de la charte des Covenantaires (XVIIème siècle), et les canalisations en troncs d'arbres de Old Town.

L'un des exemplaires de la charte des Covenantaires (XVIIème siècle), et les canalisations en troncs d'arbres de Old Town.

Puis, nous visitons deux autres musées gratuits mais où nous ne pouvons faire de photos, celui de l'enfance et du jouet (très amusant !) et le People's story, sorte de musée de la société d'Edinburgh où nous passons beaucoup de temps. Il présente des reconstitutions très parlantes des divers milieux sociaux d'Edinburgh à toutes les époques, du XVIIIème au XXème siècles. A voir ! Comme il fonctionne sur le don, nous laissons une modeste obole avant de poursuivre notre route.

Le People's story vu de l'extérieur.

Une fois quittée l'agitation du Royal Mile, on entre dans des courts désertes et silencieuses, comme en-dehors du temps. Ambiance garantie !

Enfin, après avoir remonté tout le Royal Mile, nous voici arrivés au Musée National situé sur Chambers Street. Gratuit également... Et tellement vaste que nous devons faire un choix et ne visiter que les ailes historiques, celles qui nous intéressent le plus. Le musée offre un superbe panorama de l'histoire écossaise, de sa formation géologique à la production industrielle : un panorama complet et parlant, avec de belles pièces exposées. Exemple en images !

Non, ce n'est pas Nessie ! (en théorie^^)

Non, ce n'est pas Nessie ! (en théorie^^)

La finesse des gravures pictes.

Une hache polie dans son emmanchement de bois d'origine (vers 3000 av. JC) ; un vêtement médiéval (vers l'an Mil) ; une cuve réalisée dans un tronc d'arbre creusé, suivant une technique que l'on retrouve dans les Pyrénées jusqu'à récemment.

Une hache polie dans son emmanchement de bois d'origine (vers 3000 av. JC) ; un vêtement médiéval (vers l'an Mil) ; une cuve réalisée dans un tronc d'arbre creusé, suivant une technique que l'on retrouve dans les Pyrénées jusqu'à récemment.

Une hache polie dans son emmanchement de bois d'origine (vers 3000 av. JC) ; un vêtement médiéval (vers l'an Mil) ; une cuve réalisée dans un tronc d'arbre creusé, suivant une technique que l'on retrouve dans les Pyrénées jusqu'à récemment.

Une hache polie dans son emmanchement de bois d'origine (vers 3000 av. JC) ; un vêtement médiéval (vers l'an Mil) ; une cuve réalisée dans un tronc d'arbre creusé, suivant une technique que l'on retrouve dans les Pyrénées jusqu'à récemment.

Le berceau de James VI (fils de Marie Stuart et futur Jacques Ier d'Angleterre et d'Ecosse) ; une bataille navale en peinture sur bois.

Le berceau de James VI (fils de Marie Stuart et futur Jacques Ier d'Angleterre et d'Ecosse) ; une bataille navale en peinture sur bois.

Le berceau de James VI (fils de Marie Stuart et futur Jacques Ier d'Angleterre et d'Ecosse) ; une bataille navale en peinture sur bois.

Les armes de Charles-Edouard Stuart, abandonnées à Culloden ; des armes de Highlanders du XVIIIème siècle.

Les armes de Charles-Edouard Stuart, abandonnées à Culloden ; des armes de Highlanders du XVIIIème siècle.

Les armes de Charles-Edouard Stuart, abandonnées à Culloden ; des armes de Highlanders du XVIIIème siècle.

Les armes de Charles-Edouard Stuart, abandonnées à Culloden ; des armes de Highlanders du XVIIIème siècle.

Enfin, pour les amateurs de broderie... ^^

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Des ouvrages XVIIIème et XIXème siècles.

Une surprise nous attend... Sur le toit du musée, il y a un espace aménagé avec tous les types de plantes observables en Ecosse. En prime, une vue imprenable sur le château !

Après une bonne pâtisserie dégustée dans l'espace cafétéria du musée, arrêt obligatoire de l'autre côté de la rue, à Greyfriars... Réputé pour être le cimetière le plus hanté d'Ecosse.

La statue du chien Bobby, icône incontournable de la ville, nous accueille devant l'entrée du cimetière et le pub qui porte son nom...

Bobby (1856-1872) a droit à sa statue et à une stèle dans le cimetière, pour sa fidélité inconditionnelle. Chien policier, Bobby avait deux ans à la mort de son maître et défraya la chronique en pénétrant sans cesse dans le cimetière où était enterré le policier ; on avait beau le chasser, il revenait toujours. Le chien passa 14 ans sur la tombe de son maître, ne la quittant que pour aller demander à manger dans le pub où il accompagnait autrefois le policier et qui porte aujourd'hui son nom.

L'impressionnante église de Greyfriars, avec la stèle de Bobby au premier plan à droite.

L'impressionnante église de Greyfriars, avec la stèle de Bobby au premier plan à droite.

Le cimetière de Greyfriars est connu pour abriter les victimes Covenantaires du XVIIème siècle, arrêtées et pendues sur Grassmarket. Il faut dire que les phénomènes étranges observés régulièrement ici ont commencé à se produire après l'inhumation de "Bloody" George MacKenzie, le persécuteur des Covenantaires lui-même...

L'ambiance est assez lugubre.

Enfin, "clou de la visite" : le mausolée de MacKenzie, où s'est déroulé un incident relayé par la BBC il y a quelques années à peine.

En 1998, les portes du cimetières étant restées ouvertes par erreur, un SDF entra et força la porte du tombeau pour se mettre à l'abri pour la nuit - une lumière diffuse l'aurait attiré vers ce mausolée en particulier. Un grand vacarme accompagné de hurlements ne tarda pas à attirer l'attention d'un passant qui promenait son chien ; il arriva juste à temps pour voir le SDF s'enfuir à toutes jambes en hurlant comme un perdu. Il se croyait poursuivi par le diable. A l'intérieur du tombeau, on trouva les sarcophages retournés et de nombreux cadavres de chats et d'oiseaux sur le sol, alors que l'endroit était totalement fermé. Depuis ce fait, quelques 400 "attaques" ont été rapportées par les touristes : griffures, poussées brutales, brûlures... Toujours autour du mausolée.

Nous faisons notre photo sans trop nous approcher, sait-on jamais... ^^ Inutile de déranger M. MacKenzie pour poser sur la photo.

Nous retrouvons avec soulagement les rues animées !

L'Elephant House, le pub où l'auteur de Harry Potter avait l'habitude de s'installer pour écrire.

L'Elephant House, le pub où l'auteur de Harry Potter avait l'habitude de s'installer pour écrire.

Le pub Frankeinstein, dans une ancienne église aménagée.

Le pub Frankeinstein, dans une ancienne église aménagée.

Enfin, nous nous arrêtons un moment dans Princes Street Gardens. Il fait soleil, et même chaud...

Nous nous installons dans l'herbe, et ne tardons pas à surprendre un petit pickpocket en train d'essayer d'ouvrir notre sac à dos ! Sans gêne, Monsieur viendra même nous grignoter les doigts, au cas où ils auraient été comestibles... Photos souvenirs.

Pour ce soir, épuisés par notre parcours, nous trouvons un pub sympathique dans New Town où manger un dernier bon gros dîner de pub... Steak and ale pie et ragoût d'agneau pour cette dernière soirée en Ecosse !

Après avoir écouté un musicien sur une placette non loin de là, nous retournons à notre chambre le cœur un peu lourd du départ à venir...